• Note de mise en scène

    La main est l'outil-miroir de communication entre les individus, les groupes d'ethnies différentes. Elle est la signature d'un comportement physique (révolutionnaire-poing levé, militaire-salut, à table, tenue des couverts, conduite d'un orchestre symphonique, etc....).
    Cette main a ses signes inventés, prolongement d'une langue étrangère ; étudiés, langage des malentendants.

    Elle facilite la compréhension de l'idée émise en la dessinant dans l'espace, sur le papier,... Elle fait appel à l'accessoire, pour mieux se faire entendre, instrument de musique. Elle s'habille, le gant, les mitaines, etc.... pour séduire, accompagner le mourant, nettoyer... Elle prend en charge la silhouette d'une personne, d'un animal, qu'elle projette dans la lumière tout en offrant son ombre.....Elle prolonge et accentue le jeu d'un acteur, d'un mauvais tragédien, d'un comique troupier...
    Elle se cache, travestit la réalité tout en la restituant, aidée de la marionnette à gaine .
    La marionnette ne joue pas à l’acteur elle joue comme l’acteur.

    Comment et pourquoi est-elle une expression magique ?
    Simple objet inanimé c’est grâce à la main de l’acteur marionnettiste qu’elle va prendre vie. Tout commence par la main nue mais comment devient-elle « une parole qui agit » ? (définition de la marionnette par Paul Claudel).
    Plus la marionnette est neutre, volontairement épurée, plus elle permet au spectateur de projeter son imaginaire.

    Mais surtout la marionnette ne supprime pas l’acteur : de qui tiendrait-elle la parole et le mouvement ?

    Elle est mise en vie par la main de l’acteur, instrument intelligent qui lui transmet souffle, mouvement, rythme et parole.

    La marionnette se nourrit de la présence de l’acteur, elle rayonne de cette présence active mais tout son art est de faire oublier que cette présence est celle de l’acteur.

    Le parti pris de cette création est de surprendre le spectateur, d’accrocher son imaginaire et lui faire vivre en direct les différentes étapes de cette métamorphose : De la main nue à l’humain.

     Christian Remer